Une journée en 1937

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et autant de coupures de presse...

Express de l'Aube

UNE JOURNÉE AVEC LES GARS DE LA MARINE

17 mars 1937 - article de Georges Royer

"A l'occasion du 25° anniversaire de sa fondation, l'Association des « Anciens de la marine » de l'Aube avait mis sur pied un magnifique programme de réjouissances.

C'est ainsi que samedi soir (6 mars 1937) au conservatoire, les membres et amis de l'Amicale étaient venus nombreux assister à une magnifique conférence faite par le commandant Hayet, orateur de talent et marin de race sur « les chansons de la voile ». Le lendemain, au Grand Hôtel, un banquet réunissait à nouveau tous les anciens matelots.

Nous ne nous étendrons pas longuement sur les buts de cette Amicale dont la renommée n'est plus à faire, mais nous sommes heureux de constater que la bonne entente et la camaraderie la plus franche ne cesse de régner en son sein et expliquent nettement la marche ascendante que suit cette société qui réalise pleinement sa devise « se souvenir, se retrouver, s'entraider »....

La conférence

Un grand nombre de membres et amis avaient fait le déplacement du Conservatoire pour assister à la conférence du Commandant Armand Hayet au cours de laquelle M. Charles Paul, avec un rare talent chanta quelques chansons de la voile.

Parmi l'assistance, nous avons noté la présence de MM. Moyon préfet de l'Aube, commandant Bion, représentant le Ministre de la Marine militaire, Cavalier représentant M ; le Ministre de la Marine marchande, Gentin et Brachard, députés de l'Aube, Souveine, conseiller municipal représentant M. le maire de Troyes, lieutenant-colonel Boyer, Arpin du Grand Air, Delahodde, Massis, directeur du Conservatoire, etc, etc...



M. Carbillet, président

prend la parole pour exprimer au nom de l'Amicale sa profonde gratitude au Commandant Hayet, le savant chercheur et commentateur de nos vieilles, de nos belles chansons de la voile. Puis il ajoute : au répertoire que va nous présenter le commandant Hayet, il fallait un interprète rare. Ce grand artiste, c'est Charles Paul, de l'Opéra, qui pour la première fois ce soir chantera en public les chansons de la voile accompagné par notre charmante compatriote Madame Charles Paul. Qu'ils sachent bien tous deux le prix que nous attachons à la si précieuse contribution de leur magnifique talent et de leur amour des choses de la mer. Puis M. Carbillet remercie les personnalités présentes dans la salle ainsi que celles qui se sont fait excuser, les représentants et les membres d'Association d'A.C. et de sociétés locales.

Il remercie tout particulièrement M. Massis qui a offert le concours de jeunes élèves du Conservatoire, merci également à ces jeunes élèves, à toutes les personnes présentes. Le président poursuit « votre présence est pour nous le plus grand des encouragements et c'est dans cet encouragement sans cesse renouvelé que nous puisons l'énergie nécessaire à l'accomplissement d'un des plus chers de nos buts ! Faire mieux connaître, et mieux apprécier le rôle important de nos marines militaire et marchande, les deux fleurons précieux de notre belle France que nous aimons tous si profondément.


M. Le Commandant Hayet « les chansons de la voile »

M. le Commandant Hayet avoue tout d'abord qu'il est très ému et demande à tous beaucoup d'indulgence et de lui pardonner de ne pas parler des navires d'aujourd'hui, mais il est persuadé que tout le monde comprend son amour de la marine passée. Les voiliers de grand cours ont cessé de vivre, mais leur beauté et leur grâce ont été reconnue par tous. Il parle du « Normandie » qui est une masse en mouvement. Dans le port, au repos, le vapeur désarmé pour cessation de service apparaît comme une chose déjà morte, malgré tout, il reste toujours le grand oiseau assoupi. Tous les hommes regrettent la disparition de tous ces joyaux qui reposent au fond des mers. La vie à bord d'un navire n'est pas toujours rose, quand les anciens se réunissent ce qu'ils évoquent entre eux, ce sont les privations, tout ce qu'ils ont vu ou oublié dans leurs traversées, il parle des chansons que l'ancêtre a chanté pour étouffer son effroi, pour s'extasier, pour apaiser Dieu, pour dire son orgueil d'être marin, pour apaiser sa fatigue. Si de tout temps les hommes ont chanté sur les bateaux, il n'y a qu'au XV° siècle que l'on s'en aperçût avec les « hou, hou, haraï ; Dieu aide-moi ; terre en vue ; tiens bon, tiens bon ! »

On pourrait croire que les écrivains ou ce qui leur ressemble ont chanté les marins comme de graves ennemis.

De tous les ans et les époques, il n'existe pas un seul ouvrage français consacré aux gens de mer. Nos hommes ont composé, eux au moins, des chansons qu'ils se transmettent d'hommes à hommes, de navire à navire. Ces chansons ont subi des modifications, toutefois elles nous sont arrivées. Les textes ne nous sont parvenus qu'après avoir été remaniés, pas un seul couplet n'est du XVIII° siècle, aucun n'est du aux dernières générations du navigateur.

L'orateur s'intéresse aux chansons, il lui fallut des années pour sauver des chansons périmées. A la fin de la guerre, il décida de faire imprimer des chansons, des dictons. Après 25 ans, le nombre de chansons de bord parvenues était de 10, aujourd'hui il en publie 14 dont « le gaillard d'avant », « la journée du matelot », « la Carméline » ; d'autres dont les couplets étaient d'une trop grande verdeur et n'ont pu être transmises. Le plus regrettable c'est qu'aucune de nos chansons de bord n'a été écrite. J'ai pourtant cherché mais je n'ai trouvé que des cahiers calligraphiés qui ne contenaient que des chansons de terre patriotiques ou grivoises. Toutes ces chansons archi-connues sont tout ce que l'on veut mais fabriquées par des messieurs de terre. Les chansons qui nous intéressent sont celles qui étaient chantées à bord. Les hommes en chantaient sur un rythme de complainte nostalgique, d'autres imitaient le rythme du roulis, un homme chantait, tous les autres répondaient, comme accompagnement le gémissement du navire, les cris des chefs ou ceux du matelot blessé, leurs accents sonnaient l'appel surhumain du matelot dans le péril. Aucun ne peut entendre ces chansons sans songer aux moments qu'il est heureux d'avoir vécu.

L'orateur fait alors l'éloge du chanteur Charles Paul, il parle de l'ambiance dans laquelle les chansons étaient entourées, puis il lit un passage de son livre de bord.

M. Charles Paul chante alors : « Nous irons à Valparaiso », et « Sous le pont de Morlaix ». Les applaudissements crépitent alors de toutes parts.

L'orateur parle alors du deuxième groupe de chansons, celles du cabestan. C'est au cabestan que l'on affectait les mutins, il fut un temps où le cabestan occupait six hommes. Pour rythmer la manœuvre, l'un d'eux pourrait un cri, les autres répondaient « Oki ! ». la liberté du cabestan a survécu jusqu'en 1850, la suppression du cabestan fut d'après les matelots eux-mêmes la plus grande atteinte à leur liberté.

Charles Paul interprète alors deux chansons du cabestan : « Le Grand coursier » (sic) et « En passant par Paris ».

Et voici le troisième et dernier groupe de chansons appelé « les chansons d'avant ». (sic)

Ce sont celles chantées au repos ou pendant le travail individuel. Un rythme lent les caractérise. En les chantant, le matelot pense à sa famille, il n'est plus alors à son bord et il se laisse aller au désespoir ; le matelot solitaire chante des chansons de son village et quand arrive le danger, il les chante toujours. Les airs de ces chansons sont allègres mais généralement mélancoliques. Le chanteur interprète alors : « Adieu chers camarades », « Vive la Baleine » (sic), « La Danoée » (sic). Et l'orateur reprend : cette existence nous l'avons vécue, ces hommes nous les avons connus, tous ont respecté les traditions des anciens, courage et endurance. Braves matelots, vous étiez de rudes lutteurs et qui sous tous les pavillons avez eu la plus belle histoire, l'histoire du marin. Qu'êtes-vous devenus, vous qui avez sillonné les mers, vous restez des albatros sans espoir de nouvel envol, vous êtes le passé, votre souvenir s'efface et va disparaître. Les chansons de mer vont sombrer, désormais leurs accents ne résonneront plus, elles ne feront plus écho aux albatros. Elles viennent d'appareiller pour un voyage sans espoir de retour, plus rien au large ne restera de vous et nous poussons pour vous un grand « hissez le grand foc, tout est largué (sic) »


            M. Tremblot, président d'honneur remercie M. Carbillet, l'orateur et M. Charles Paul puis se tournant vers le commandant bion représentant le Ministre de la Marine militaire, il lui demanda à l'occasion du 25° anniversaire d'adresser quelques mots.

Le commandant Bion assure alors au Commandant Hayet que les marins d'aujourd'hui sont restés à la hauteur des anciens. Ils sont leurs dignes successeurs et il cite en exemple les glorieux marins du « Pourquoi Pas ? ». Puis se tournant vers l'assistance il s'écrie « vous avez su rester dans la juste limite, celle du dévouement. Il sait que les marins de l'Aube ont su étendre à toute la famille maritime la générosité de leur cœur. Il s'excuse de ne pouvoir assister au banquet du lendemain et adresse à tous les saluts du Haut Commandement de la Marine. Il parle de l'équipage actuel, de la flotte actuelle. Il fait l'éloge des hommes qui travaillent dans les sous-marins pour rendre la défense nationale plus grande car dit-il : l'union fait la force. Il rapporte deux faits montrant que lorsque l'on possède la force morale on possède la force du pays et il termine : Restez Français toujours unis sous les trois couleurs sur lesquelles sont écrit ces mots : « Honneur, Patrie » deux mots que l'on ne peut séparer.

Une gerbe de fleurs est alors remise à Madame et M. Charles Paul, puis un film est projeté à la satisfaction générale et très tard dans la nuit se termine la première partie du programme mis sur pied par les anciens de la marine à l'occasion du 25° anniversaire de leur fondation.


Au cimetière

Dimanche matin, une délégation se rendit le matin au cimetière de la Ville de Troyes pour s'incliner devant le monument aux Morts.

M. Carbillet, président prit la parole en ces termes : « Réunis devant ce respectueux et glorieux monument, permettez-moi de vous demander une minute de recueillement afin de rendre ensemble un pieux hommage de reconnaissance à la mémoire de nos camarades de toutes armes morts pour la France pendant la grande tourmente 1914-1918.

Permettez-moi de vous demander d'associer dans ce même recueillement la mémoire du célèbre navigateur Charcot, commandant du Pourquoi Pas, de celle de son Etat-Major et de son équipage, tous morts pour la France dans l'accomplissement de leurs grandes missions d'exploration. Je vous demanderai aussi d'y associer la mémoire des victimes du dernier naufrage, je veux parler des intrépides marins du chalutier « la Laurette ».

Après la minute de recueillement, M. Moyon, préfet de l'Aube dépose une gerbe au pied du monument.


Le banquet

A 12 h 30, dans les Salons du Grand Hôtel, règne une joyeuse animation, des rires fusent de toute part, on peut présager de la réussite du banquet car l'atmosphère y est.

Après avoir satisfait au désir des photographes, chacun s'empresse autour des tables gentiment décorées.

A la table d'honneur, nous notons M. Tremblot, président d'honneur de l'Amicale qui préside le repas entouré de MM. Le commandant Ducuing, président de l'Association centrale des officiers de réserve de l'armée de mer ; Carbillet, président ; Cavalier, représentant le Ministre de la marine Marchande ; Commandant Hayet, Docteur Charpentier, président et fondateur de l'Amicale des A.M. de Charleville ; Charles Paul de l'Opéra ; Ducom, président de l'Amicale des A.M. de Reims ; lieutenant de vaisseau Aubry, président de l'Union des marins anciens combattants de Paris ; Ducasse et Madame, de Reims ; Docteur Paoli, commissaire de police de Reims ; Cordier, représentant de l'Amicale belge ; Schuler, représentant de la flotte de Paris ; Valdmann et Berthelin, vice-président d'honneur ; Deroyer, de la Ligue Maritime et Coloniale ; Arpin, du Grand Air.

Dans la salle environ 150 convives dont de gracieuses dames et demoiselles en toilette claire et qui ajoutent un charme de plus à ce banquet.

Nous avons vu aussi dans la salle, le sympathique secrétaire Bernard Clément qui contrairement à son habitude ne chaperonne pas la presse cette année au grand regret de celle-ci. Le menu particulièrement copieux et délicat arrosé de vins capiteux fut unanimement apprécié par les convives, ce qui est tout à l'honneur du sympathique propriétaire de l'établissement, M. Jacson.

Avec le champagne pétillant dans les coupes s'ouvre la série des toasts.

Carbillet, président

Afin de fêter le 25° anniversaire de sa fondation, notre association a organisé ces journées dites « Journée des anciens de la Marine », elles sont placées sous le signe du souvenir, de l'amitié, de l'entraide et de la propagande maritime. Ces journées ont deux buts : faire mieux connaître dans notre région éloignée du littoral, nos marines militaires et marchandes. C'est à nos Associations qu'il incombe pour une large part de faire mieux connaître leur rôle, leur action dans la nation et la force d'âme de leurs équipages : officiers et marins.

En second lieu, nous cherchons à soulager ceux qui victimes du périlleux métier de marin, laissent leurs enfants, leur famille dans la détresse, par l'intermédiaire de notre Association et de la Société de Secours aux familles de marins français naufragés, par cette voie nous apportons chaque année un peu de réconfort à ces orphelins et à ces familles... Il se tourne ensuite vers les officiels et ajoute : « M. Richard Tremblot, permettez-moi de vous remercier du précieux appui que vous êtes toujours prêt à nous apporter en toutes circonstances ainsi que pour la contribution que vous avez prise à l'organisation de la soirée d'hier, M. le commandant Cavalier, votre présence en qualité de représentant de M. le Ministre de la Marine Marchande nous témoigne bien aussi tout l'intérêt qu'accorde M. le Ministre à notre groupement. Nous l'en remercions respectueusement et vous prions d'être notre interprète auprès de lui pour lui exprimer notre gratitude. Commandant Ducuing, c'est avec une joie sans cesse renouvelée que nous vous accueillons parmi nous en qualité de président de l'Association centrale des officiers de réserve de l'armée de mer. Commandant Aubry, nous vous remercions de tout cœur d'avoir accepté notre invitation. La bonne et chaude parole que vous nous apportez chaque année doublée de cette bonne humeur que nous apprécions tous, nous touche profondément. Commandant Hayet, veuillez nous permettre de vous remercier d'avoir accepté, malgré vos occupations à Paris, de venir faire à Troyes cette magnifique conférence dont le sujet passionnant a su captiver l'auditoire et nous tenons à féliciter également Madame et M. Charles Paul dont nous avons tous apprécié le talent remarquable. Puis il remercie ensuite MM. Ducom, Charpentier, Schuler, Deroyer, Arpin et pour chacun d'eux il a un mot aimable. Félicite les vice-présidents d'honneur : MM. Berthelin et Valdmann, Jacson, propriétaire de l'établissement, ainsi que les dames et demoiselles qui ont bien voulu donner une note gracieuse à la réunion. Puis M. Carbillet fait l'historique de l'Association, rappelle les noms des fondateurs, quelques-uns répondent encore présents. Depuis sa fondation, notre groupement s'est toujours associé pour une large contribution à toutes les catastrophes de la mer, où l'on faisait appel à la générosité de tous les Français, que ce soit lors de la catastrophe du « Liberté » en 1913, ou du sous-marin « Ondine ». Il fait le rapport moral de la société qui compte à ce jour 400 membres actifs, son activité ne cesse de progresser, malheureusement cette année sept décès ont été à déplorer. Nous adressons à tous un souvenir ému et renouvelons à leur famille nos condoléances attristées. Puis il termine, je lève mon verre à l'union, à la prospérité de nos groupements maritimes, à votre santé et à celle de vos familles, à la gloire et à la grandeur de nos marines militaire et marchande, à leurs états-majors, aux camarades qui forment leurs équipages. Vivent les anciens de la marine, vive la marine !

Quand les applaudissements qui saluent la fin du discours du sympathique président [prennent fin], Madame s'avance et lui remet une magnifique lampe de chevet, tandis que M. Reus, trésorier offre une gerbe de fleurs à Madame Carbillet.

M. Tremblot

Notre association est si vivante, si allègre et si jeune d'allure qu'il semble étrange de penser qu'elle est déjà majeure et pourtant nous fêtons aujourd'hui ses 25 ans. Il fait l'éloge du président Carbillet et de la phalange d'élite qui le seconde, parce que cette journée leur prouve surabondamment la vitalité magnifique de leur œuvre. Il remercie le commandant Bion qu'un impérieux devoir a rappelé ce matin, le commandant Ducuing, le docteur Charpentier, MM. Ducom et Schuler, le commandant Cavalier, le commandant Aubry qui n'a jamais manqué d'être avec nous chaque année. Il remercie de Commandant Hayet pour sa remarquable conférence ainsi que M. Charles de l'Opéra. Il fait alors un appel à la fraternité et à l'esprit d'union, car là est le secret de la vitalité de la société. Puis il termine : Restons unis dans l'avenir comme nous l'avons été dans le passé et que notre belle société refasse avec le destin un bail de 25 années au bon mouillage de notre vieille cité avec bien accrochée dans le canal l'ancre symbole de confiance et d'espérance. Vive la marine, vive la France !

M. Deroyer apporte alors le salut fraternel de la Ligue maritime et coloniale.

M. Arpin parle alors de la conférence de la veille et en profite pour faire l'éloge du Commandant Hayet. Il fait l'éloge des marins et assure qu'il faut montrer que la France n'est pas une station de deuxième zone et il termine en buvant à la prospérité de la Société.


M. Schuler

Après s'être excusé du retard avec lequel il est arrivé à Troyes, le secrétaire général de la flotte de Paris rappelle les circonstances amusantes qui ont présidé à sa désignation comme délégué. Il fait l'éloge de la marine dans laquelle il a servi. Puis il termine en levant son verre à la santé des marins qui sont venus vivre dans l'Aube sous la protection clairvoyante et affectueuse du président Carbillet.

Docteur Charpentier

assure que c'est pour lui un indicible bonheur que de se retrouver dans un milieu qui lui est cher parmi des marins. Il dépeint le sens du mot marin. Le véritable marin est l'homme qui en tout temps, en toutes circonstances, en tous lieux est toujours prêt-à-porter secours à ceux que la fatalité terrasse. Toujours et partout les marins sont là quand il faut sauver : un homme, un village, une ville, une province et même un peuple et il en donne la preuve en citant quelques exemples.

Marins de l'Aube, de la Marne, des Ardennes nous sommes du même sang, tous nous sommes les marins de la Champagne.

C'est pourquoi en nous sachant aussi nombreux, nous pouvons nous étonner que nul navire ne porte le nom de notre province, pourtant parmi notre peuple, il y en a certainement plus qui se sont dévoués pour la marine que dans bien des provinces maritimes.

Il termine : je vous demande donc de boire en même temps que moi ce vin merveilleux, fruit de notre terre, généreux comme notre sang en souhaitant qu'il contribue à entretenir entre nous les liens de la plus fidèle et de la plus sûre camaraderie.

Le commandant Aubry

Est heureux de faire partie de l'armement de l'Amicale de l'Aube. Je vous apporte le salut des parisiens, moi je suis des vôtres, je me refuse de faire figure d'invité, je fais figure de camarade. Il remercie les dirigeants pour leur fidélité à l'inviter, il souhaite à l'Association une bonne continuation, car dit-il, la camaraderie est plus grande dans les villes de mine en buvant à la marine et à tous les camarades qui sont au large.

Le commandant Ducuing

Rappelle sa fidélité pour l'Association de l'Aube, depuis 5 ans, il n'a pas manqué une seule fois de venir à Troyes. Il souligne la valeur toute particulière de ce 25° anniversaire et il est heureux que cette fête se soit passée sous la présidence du « petit Père Carbillet ». La lampe qui lui a été offerte est un symbole de l'Association qui éclairera son foyer. Il fait l'éloge de la F.A.M.A.C. et il lève son verre au prochain 25° anniversaire à la grandeur du pavillon français à la France et à la Marine.

M. Cavalier

Le Ministre de la Marine marchande aurait voulu honorer de sa présence cette belle réunion malheureusement des engagements antérieurs n'ont pas permis de le rendre libre. A la place, je viens vous dire toute sa sympathie pour votre Association à laquelle il ne manquera pas à l'occasion d'apporter son bienveillant et utile concours. En effet, nous devons admirer le rôle infiniment utile pour la région de votre propagande maritime, vous avez su, loin de la mer, développer un groupement d'élite, car tout ce qui touche la marine est une élite, et donner l'exemple de l'union. Vous avez également fait la part de nos chers orphelins que vous n'oubliez pas et aussi créé une œuvre de bienfaisance de la mer par vos souscriptions en vue de dotation de moyens toujours plus perfectionnés de sauvetage en faveur de vos sauveteurs de la mer. Enfin, vous êtes fidèles à votre belle devise, toute la France maritime devrait suivre votre exemple. Je lève mon verre d'abord en votre honneur Mesdames, et ensuite à votre cher Président, vice-président et à tout votre groupe qui sert si bien notre France maritime.

Des applaudissements nourris saluent la fin de chacun de ces discours. Puis il est procédé ensuite à des remises de décorations.

Un ban est battu à chaque remise de décorations.

Puis prestement les tables sont retirées et les fervents amateurs de danses peuvent s'en donner à cœur joie, des bérets sont vendus, une tombola est tirée et fait de nombreux heureux et pendant des heures, la plus franche gaîté ne cessera de régner et c'est très très tard dans la nuit qu'enfin comme à regret, chacun se sépare, mais quand même le cœur de tous nos « gars de la marine » est rempli de joie, car la réussite a été complète.

Et maintenant, à l'année prochaine... au port !"

Signé Georges Royer

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